Dans Cris et chuchotements, deux soeurs se découvrent l'une l'autre, l'une à travers l'autre. A travers le miroir de l'autre. Et ce qu'elles découvrent n'est que nuit, égoïsme, incapacité à être et à aimer, médiocrité de leurs vies. Dès lors, tout rapprochement est impossible. L'autre, toujours, demeure inacessible. L'autre c'est le silence, la nuit. Les thèmes bergmaniens se révèlent lentement: la mort, l'incapacité à donner, aimer, l'autre/miroir, la compassion.
Dans Crise, un des premiers films, le libertin, amant de la mère, se suicide parce qu'il ne peut plus supporter l'absurdité de la vie. C'est un film de 1949, influencé par Sartre et Camus mais aussi par le théatre du Nord, d'Ibsen et surtout de Strinberg. Deux parties et un climax, une crise, un paroxysme de tension.
A travers le miroir, 1961, décrit chaque personnage confronté à un choix. Choisir sa vie, entre égoïsme et ouverture aux autres, entre vie réelle et, inéluctablement, folie. Pour Miro, 17 ans, tous les choix sont encore possibles. Entre l'égoïsme de son père, intellectuel accompli mais stérile, incapable d'aimer, et sa soeur, définitivement folle. Miro, qui se destine à l'art, l'art dramatique, comprend que la création, la vraie, la seule, passe par la compréhension, le don et l'amour.